Ping
Tout le monde parle du ping, mais sait-on exactement
de quoi l’on parle ? Pas si sûr... Quelques explications semblent être les bienvenues. |
Dans une fenêtre DOS (Windows XP)
ping
DOS |
Dans une console Linux :
Ping
Linux |
Dans le Terminal (Mac OS X)
Ping Mac OS
X |
Pour aller plus loin, ping utilise un protocole de transport particulier, appelé ICMP (Internet Control Message Protocol. protocole de gestion des erreurs de transmission), qui est un protocole au-dessus d’IP, au même niveau que TCP ou UDP. La source envoie sur la cible un paquet normalisé appelé « Echo request » et la cible répond par un autre paquet normalisé appelé « Echo reply »
Le protocole IPv4, en usage sur
l’internet, n’est pas un protocole sécurisé. Il existe d’innombrables façons de
le dévoyer pour un usage frauduleux. Ping peut constituer un moyen de rendre un
hôte inaccessible en faisant un « Denial of Service », c’est à dire en saturant
le système réseau de la cible, par un envoi massif de paquets de type ping, plus
ou moins légèrement traffiqués.
En bref, ping peut permettre de « mettre à
genoux » une machine sur un réseau en général et sur l’internet en
particulier.
Pour cette raison, nombre d’administrateurs de sites décident de
filtrer ICMP. Les paquets « Echo request » qui arrivent sur le réseau sont jetés
par les firewalls et les machines qui sont derrière ne répondent pas, même si
elles sont présentes.
En voici un exemple :
Pourtant, avec votre navigateur, vous atteindrez le site d’IBM
sans difficulté, preuve que le serveur est opérationnel..
Beaucoup d’internautes croient que le
ping est une mesure absolue, qui ne dépend que de la qualité de sa connexion à
l’internet. C’est faux. Le temps de réponse mesurée dépend de
tous les éléments entrant en jeu entre la source et la cible, source et cible
comprises. Avec une même connexion et au même moment, je pourrais obtenir un
« bon » ping sur une cible :
et un « moins bon » ping sur une autre :
Beaucoup croient que la valeur du ping dépend du débit de la connexion (avec du 1024/256, le ping devrait être meilleur qu’avec une 512/128). C’est faux. Et en voici une preuve immédiate. Les deux mesures sont effectuées à la même heure, sur la même cible, depuis la même ville, avec le même fournisseur (Wanadoo) :
L’une avec une connexion câble 512/128 :
L’autre avec une connexion ADSL pro 1024/256 :
Clairement, la connexion câble, bien qu’ayant un débit deux fois
inférieur, offre un ping presque deux fois meilleur.
En réalité,
Le ping dépend de la qualité de sa connexion haut débit. C’est vrai, du moins en partie, et l’exemple précédent le prouve,
et c’est pour ça que grenouille.com effectue ce genre de mesure, dans un
contexte précis (cible dans le réseau du FAI ou, à défaut, le plus proche
possible), pour éviter les perturbations apportées par l’internet.
Le ping
dépend de la nature du support physique, support qui prend beaucoup
d’importance, par exemple, dans le cas d’une connexion par satellite.
Les satellites
géostationnaires, utilisés pour ce type de connexion, sont, tout comme les
satellites relais pour la télévision, sur une orbite équatoriale d’environ 36
000 km de rayon. Si l’on néglige tout le reste, la distance à parcourir est donc
de 36 000 x 2 = 72 000 km. Dans le cas d’un ping, cette distance sera parcourue
deux fois (aller et retour), ce qui nous fait 144 000 km. Parcouru à la vitesse
de la lumière (300 000 km/s) il faudra : 144 000 / 300 000 = 0,48 soit 480 ms.
Autrement dit, même en faisant abstraction de tout le reste, y compris et
surtout le temps de latence introduit par les équipements actifs du réseau
(routeurs, modems...) le ping ne pourra matériellement jamais être meilleur que
480 ms, ce qui n’empêche pas les connexions par satellite de proposer des débits
allant jusqu’à 2 Mbps.
Une connexion ADSL, techniquement, est
assez compliquée (voir Les
dessous d’une connexion ADSL). Certains fournisseurs (France Télécom, dans
le cas des lignes non dégroupées) a choisi d’utiliser un algorithme de
correction d’erreur par redondance de données. En gros, cela consiste à
introduire dans le flux de données un nombre variable de données
supplémentaires, redondantes, destinées à permettre la reconstitution des
données utiles en cas de perte de bits sur la ligne. Ce type de traitement se
retrouve sur la plupart des supports numériques de données, comme le CD audio,
les DVD etc.
L’objectif est de rendre le transfert plus solide, mais ça a un
coût en terme de temps de traitement, ce qui entraîne un ping plus élevé.
• sur un réseau qualifié de haut débit, le débit n’intervient pas dans
le ping, du moins en fonctionnement « normal ». La taille des paquets ICMP est
négligeable devant la quantité de bits par seconde que la ligne peut écouler,
sauf si le réseau atteint son débit maximum ;
• la distance, si elle est importante (cas du
satellite), peut intervenir de façon significative ;
• les éléments actifs qui entrent en jeu dans la
collecte des abonnés (modem, DSLAM pour l’ADSL, têtes de réseaux pour le
câble...) peuvent intervenir de façon plus ou moins significative, suivant les
méthodes adoptées pour consolider le transport à bas niveau ;
• les éléments actifs qui entrent
en jeu dans l’interconnexion des réseaux (routeurs, firewalls...) peuvent
également intervenir de façon significative, suivant le traitement infligé aux
paquets qui passent (priorité sur les protocoles applicatifs, analyse plus ou
moins fine des paquets pour le filtrage...). Ce sont probablement les composants
du réseau qui influent le plus souvent sur le ping, et le débit des données à
traiter dans ces équipements peut influer aussi. Un routeur proche de la
saturation pourra même aller jusqu’à éliminer des paquets, ce qui aboutit aux
fameux « paquets perdus », mais les paquets peuvent aussi être perdus pour
d’autres raisons, comme les perturbations électriques qu’une ligne peut subir ;
• source et cible
interviennent également, au même titre qu’un routeur. S’il y a beaucoup
d’activité réseau sur la source et/ou si la cible est très sollicitée, le ping
s’en ressentira.
Finalement, un mauvais ping n’est pas forcément imputable à votre fournisseur d’accès, pensez-y, surtout si le phénomène n’intervient que ponctuellement. Faites des essais sur plusieurs cibles, et de préférence choisies dans le même réseau que celui de votre fournisseur (par exemple, http://www.wanadoo.fr/ pour les abonnés Wanadoo). Un mauvais ping sur un serveur de jeux n’est pas obligatoirement de la faute du FAI...
• Comment ça marche
explique le protocole ICMP,
• Wikipédia aussi.
From : http://www.piaf.asso.fr